Shiftez votre mindset

Si vous êtes cette personne qui, lorsque ça ne va pas, commence à avoir les yeux qui scrutent les moindres faits et gestes des autres danseurs, puis sent sa mine se décomposer au fur et à mesure en voyant que le rendu n’est pas le même, tout en pensant que les autres sont trop forts et que vous, vous n’êtes vraiment pas doué(e), aloooors peut-être qu’il y a une étape de préparation mentale à faire avant que vous n’alliez suivre votre cours.
Vous pourriez dans un premier temps définir votre « Pourquoi » en vous fixant un objectif en amont. Listez les raisons pour lesquelles vous avez souhaité prendre ce cours. Est-ce par simple plaisir ou dans le but de vous améliorer en danse ? Désirez-vous enrichir votre vocabulaire ou développer votre technique ?
Puis, définissez votre « Comment » : Posez sur papier la façon dont vous souhaitez ressortir de ce cours. Quelles sont vos intentions ? Écrivez-les en utilisant le “je” au présent. Exemple : Je veux saisir cette opportunité pour mieux apprendre à connaître mon corps et communiquer avec lui.
Prenez le temps de relire vos notes avant de commencer votre cours.

Ce n’est pas une compétition

Gardez en tête que vous prenez ce cours pour vous. Vous n’avez rien à prouver à quiconque si ce n’est à vous-même. Ça sous-entend que vous avez le droit de ne pas savoir comment faire (puis j’ai envie de dire que c’est le jeu, sinon vous n’auriez pas payé un cours pour apprendre).
Vous avez le droit de ne pas réussir du premier coup, vous avez le droit de vous arrêter, vous avez le droit de reprendre doucement de votre côté, vous avez le droit de poser des questions quand vous n’avez pas compris, et surtout, vous avez le droit de demander de l’aide au professeur (il est là pour ça) ou à votre camarade au bandana fleuri trop stylé sur votre gauche (c’est aussi un bon moyen de sympathiser).
Cessez de vous juger par rapport aux autres. Vous n’y gagnerez rien à vouloir comparer votre rendu à celui du voisin d’à côté, si ce n’est nourrir un sentiment de frustration. D’une part, parce qu’au-delà de la technique, la danse est le reflet du vécu : vous ne pouvez pas danser de façon identique, car vous n’êtes pas la même personne et n’avez donc pas le même parcours. De plus, si ça se trouve, cette personne à côté de toi, a l’habitude de prendre des cours de ce style ou a l’habitude de suivre les leçons de ce prof (le fait d’être familier à la danse de quelqu’un joue énormément sur la compréhension du mouvement).

Breath my friend, breath

L’être humain peut en moyenne rester 30 jours sans manger, 3 jours sans boire et 3 minutes sans respirer. Imaginez donc l’effort supplémentaire que vous demandez à votre corps, lorsque vous vous privez de respirer en plein mouvement. Danser en apnée, on connaît. Nos pensées se chamboulent avec ce torrent d’informations, « pied gauche devant, bras droit levé » et j’en passe. On est tellement concentré sur le fait de tout bien faire et de réussir cette chorégraphie, qu’on en oublie de respirer. La bonne nouvelle, c’est que comme vous avez suivi l’étape de préparation avant le début du cours, votre mental est plus calme ; vous savez sur quoi vous focaliser et pouvez ainsi revenir à l’essentiel.
La respiration apporte l’oxygène dont vos muscles ont besoin pour exécuter le mouvement. Plus vous respirez, plus vous apportez de l’amplitude à votre mouvement. Certaines zones musculaires qui pourraient être sollicitées inutilement en créant des zones de tension, sont libérées. Gagnez en qualité de mouvement en essayant d’accorder votre respiration à travers une logique « mouvement/respiration ». Exemple : une inspiration pendant un levé de bras, puis une expiration lorsque ces derniers retombent.

Astuce complémentaire : Repérez vos zones de tension lorsque vous dansez en apnée (généralement, elles se trouvent au niveau de la nuque, des épaules et du buste), puis envoyez-leur de l’air par le biais de votre respiration. Ressentez vos zones de tension se détendre peu à peu.

Apprenez en conscience

Tentez au maximum d’être conscient de votre corps, en ressentant chacun des mouvements qu’il effectue. Le prof ne vous fera pas réaliser la chorégraphie en rythme dès le début, donc profitez de chacune des étapes pour comprendre ce qu’il se passe dans votre corps, où va se positionner tel membre pour vous permettre de passer d’un step à un autre, où se trouvent les liaisons d’une séquence à une autre.
Souvent, lorsque l’on parle de mémoriser, on pense directement au côté mental de la chose. Mais ce n’est pas le cas : il n’y a pas que la tête qui est sollicitée, mais le corps tout entier. Or, cette mémoire du mouvement se trouve dans les points de liaisons. Ce sont ces points de liaisons qui vous aideront à combiner un step à un autre, en plus de votre groove (la façon dont votre corps répond à la musique).
Reprenez chacune des étapes lentement (contrairement à ce que l’on pourrait croire, il est plus difficile de faire les choses lentement que rapidement). Reprendre les différentes étapes dans la lenteur, vous permettra de mieux intégrer chacune des informations que vous envoyez à votre corps. Soyez conscient de ce que vous faites et ressentez, mais soyez également présent pour ne pas manquer ces détails qui font toute la différence.

Ne vous arrêtez pas de danser !

Une fois que toute la choré a été apprise, il peut arriver d’avoir quelques oublis. À ce stade, la dernière chose à faire est bien de s’arrêter. Lorsque vous arrêtez de danser, vous envoyez un message peu encourageant à votre cerveau, dans lequel vous lui dites qu’il n’est pas possible de continuer si certaines séquences lui manquent. Même si vous avez le sentiment d’avoir pris du retard malgré toute votre attention, n’abandonnez pas. Ne vous abandonnez pas !
Rappelez-vous que vous avez le droit de faire des erreurs alors ne vous laissez pas dépendre de la démonstration du chorégraphe.
Dans un premier temps, refaites la choré seul afin de repérer le ou les moment(s) que vous avez du mal à retenir. Vous pouvez réellement avoir oublié quelques parties, alors demandez de l’aide si besoin. Si à votre rythme, vous l’avez bien en tête, mais que cela coince tout de même, c’est peut-être parce que vous n’avez pas conscientisé les points de liaison permettant de passer d’un step à un autre. Le cas échéant, identifier les steps qui se présentent juste avant et après votre moment de blanc. Lorsque vous refaites la choré en rythme, concentrez-vous sur ces deux steps et laissez simplement votre corps trouver son propre chemin. Une fois que vous avez comblé ce trou, vous pouvez dans un second temps, tenter de comprendre plus en détail ce qui se passe réellement.

En appliquant ces 5 astuces, vous vous rendrez compte au fil du temps de votre capacité à apprendre rapidement une chorégraphie. Surtout, n’oubliez pas de célébrer vos petites victoires. Elles ont autant d’importance que les grandes. Observez les petits progrès que vous faites à chacun des cours, notez-les et célébrez-les ! Le plaisir doit aussi être le moteur de votre apprentissage. Votre soutien pour vous-même vous aidera à balayer ces discours d’auto-jugement qui nuisent à votre progression.
Si vous souhaitez aller plus loin, vous pouvez aussi, en dehors du cours, reprendre là où ça n’a pas été. Ainsi, vous vous donnerez toutes les chances d’intégrer en profondeur les nouvelles informations apprises durant le cours. Rappelez-vous que peu importe où vous en êtes, vous ne pouvez que mieux faire la prochaine fois et que tout s’acquiert dans la répétition.